#ItaraBurundi, 21 février 2025— L’ACAT-Burundi a exprimé aujourd’hui 21 février 2025 sa vive inquiétude face à la recrudescence des discours de haine ethnique au Burundi dans un appel urgent.
Discours incendiaires du président
Cette montée en flèche de la rhétorique incendiaire a été attisée par les récents propos du Président Évariste Ndayishimiye, prononcés le 11 février 2025 à Bugabira, province de Kirundo. Lors de la présentation du nouveau gouverneur, le président a appelé la population à se mobiliser contre une prétendue attaque imminente du Rwanda, engendrant une prolifération de discours dangereux sur les réseaux sociaux et lors de réunions clandestines. Cette incitation à la division et à la violence est particulièrement préoccupante venant de militants zélés du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
Risques accrus dans un contexte régional fragile
Dans un contexte régional déjà fragile, marqué par l’implication illégale du Burundi dans le conflit en République Démocratique du Congo (RDC), ces discours de haine constituent un risque majeur pouvant conduire à des atrocités criminelles, voire un génocide. L’histoire a maintes fois démontré que l’incitation à la haine précède souvent les pires atrocités.
Appels à l’action de l’ACAT-Burundi
Face à cette situation alarmante, l’ACAT-Burundi exhorte les autorités burundaises à mettre fin immédiatement aux discours de haine ethnique et aux incitations à la violence. Elle demande également aux autorités de prendre pleinement leurs responsabilités en matière de protection de tous les citoyens, sans distinction aucune, et de respecter leurs engagements internationaux en matière de prévention des crimes de masse.
Vigilance et actions de la communauté internationale
L’ACAT-Burundi appelle également la communauté internationale à rester vigilante et à prendre des mesures proactives pour éviter toute escalade susceptible de menacer la sécurité et la dignité des populations civiles. Enfin, elle interpelle le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide afin de suivre de près cette situation et d’adopter les mesures nécessaires pour empêcher une éventuelle tragédie imminente.
Le Burundi se trouve à un carrefour critique où les actions des dirigeants peuvent déterminer l’avenir du pays. Il est impératif que toutes les parties prenantes s’unissent pour prévenir la violence et promouvoir la paix et la sécurité pour tous les citoyens.