Burundi : Enregistrement obligatoire des véhicules pour une gestion numérique du carburant

Bujumbura, le 28 septembre 2024. La Société Pétrolière du Burundi (SOPEBU) a annoncé une nouvelle phase dans sa stratégie de digitalisation du secteur des hydrocarbures. À partir du 30 septembre, tous les véhicules motorisés devront être enregistrés dans une base de données.
Selon le communiqué en circulation sur les réseaux sociaux cette initiative vise à améliorer la gestion du carburant et à lutter contre les fraudes.
En disposant d’un inventaire précis de tous les véhicules consommant du carburant, la SOPEBU entend optimiser la distribution et mieux contrôler les quantités vendues.
Les propriétaires de véhicules sont invités à se rendre dans les différents sites d’enregistrement aménagés à Bujumbura : terrain de football de l’ETS Kamenge, de la paroisse Kanyosha et en face du Bureau de la Zone Kinama. Les documents à fournir sont la carte grise, le contrôle technique et le véhicule lui-même.
Parallèlement, l’application mobile « IGITORO Pass V 1.0 » est disponible en téléchargement sur le site web de la SOPEBU. Des tutoriels sont également disponibles sur la chaîne YouTube de l’entreprise pour guider les utilisateurs dans les différentes étapes de l’enregistrement.
Si cette initiative s’inscrit dans une dynamique de modernisation, elle soulève également des questions.
Au Burundi, la digitalisation des services publics est souvent perçue avec méfiance, notamment en raison de l’absence de base de données fiables et sécurisées.
Pourquoi privilégier l’enregistrement des véhicules plutôt que celui des citoyens ?
Certains observateurs s’interrogent sur le choix de privilégier digitaliser les services tels que la Mutuelle de la Santé publique, les permis de conduire et actuellement la carte de consommation du carburant plutôt que celui des citoyens, qui passerait par la digitalisation des cartes d’identité. Cette dernière, pourtant fondamentale pour une gestion efficace des services publics, semble être mise de côté au profit de projets plus sectoriels. Même le recensement générale de la population édition 2024 n’a pas été faite sur bases de cartes nationale d’identité biometrique.
Des enjeux économiques en toile de fond ?
Il est difficile de ne pas voir dans cette démarche une volonté de mieux contrôler le marché des hydrocarbures et de favoriser les intérêts de certains acteurs économiques. La digitalisation, présentée comme une solution miracle, pourrait en réalité servir à renforcer les positions dominantes de quelques ténors du parti au pouvoir.
Signalons que le Président Evariste Ndayishimiye a récemment mis en garde toute personne qui ne va pas s’enregistre dans cette application mobile.
Cette mesure mis ignore que les commerçants, taximen, et autres consommateurs du carburant ne sont pas doué en maniement des applications mobiles, tous n’ont pas des smartphones, ce que le spéculateur ignore.

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