Le 14 juin 2018, le Procureur Général de la République, Sylvestre Nyandwi est supposé recevoir le rapport d’une commission d’enquête qu’il a mise en place le 14 mai dernier pour investiguer sur les massacres commis dans la nuit du 11 au 12 mai 2018 à Ruhagarika, en Commune Buganda, province Cibitoke où 26 personnes, dont 5 femmes et 12 enfants ont été tués.
Cette barbarie ressemble à s’y méprendre, quant à l’émotion sélective manifestée par les autorités et la désignation immédiate des coupables, à une autre de triste mémoire, survenue il y a 7 ans, qui a coûté la vie à une quarantaine de personnes dans la nuit du 18 au 19 septembre 2011 au bar dit “ Chez les Amis” à Gatumba, en commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura. Une commission d’enquête avait été mise en place par le Procureur Général de l’époque, M. Valentin Bagorikunda mais la vérité des faits est toujours attendue suite aux dysfonctionnements du système judiciaire et à l’impunité garantie aux crimes commandités par l’Etat.
Situées géographiquement à la frontière avec la RDC, les localités de Ruhagarika et de Gatumba se trouvent respectivement dans les circonscriptions administratives des communes Buganda en province de Cibitoke et Mutimbuzi en province de Bujumbura. Elles sont présumées avoir été l’objet d’attaques de groupes armés burundais agissant à partir de la RD Congo.
Après le drame de Ruhagarika, le Procureur Général de la République, Sylvestre Nyandwi a sorti un communiqué de presse, lundi le 14 mai 2018, où il portait à la connaissance de la communauté nationale et internationale « que les premiers éléments de l’enquête révèlent que les criminels sont venus de la République Démocratique du Congo (RDC) et qu’ils s’y sont repliés après le forfait. » Il a précisé qu’une commission d’enquête judiciaire avait été mise en place pour « identifier les commanditaires de cette barbarie ainsi que leurs complices pour qu’ils soient punis conformément à la loi ». Un délai d’un mois a été accordé à cette commission pour mener l’enquête et fixer le dossier devant la juridiction compétente.
Egalement après les tueries de Gatumba, le Procureur Général de la République d’alors, Valentin Bagorikunda, avait mis en place, le 21 septembre 2011, une commission chargée d’enquêter sur les massacres de la nuit du 18 au 19 septembre 2011.
Puis, comme à Ruhagarika, l’échéance d’un mois a été donnée à la commission d’enquête pour présenter son rapport sur le forfait « commis par un groupe de personnes dont une partie venant de la République Démocratique du Congo et une autre résidant sur place » selon le Secrétaire Général et Porte-Parole du Gouvernement, Philippe Nzobonariba[1]
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