Le procès de l’assassinat du Président Melchior Ndadaye du 21 octobre 1993 est programmé ce mercredi 16 septembre 2020 à Gitega.
La toute première Section de la Chambre Judiciaire de la Cour Suprême du Burundi fera une itinérance en se rendant à Gitega (Enceintes des Bâtiments de la Cour d’Appel de Gitega selon les informations qui parviennent au journal Itara Burundi.
A titre de rappel, les Avocats de la défense avaient fait un pourvoi en cassation quant aux irrégularités procédurales ayant émaillé la forme du procès au début. Et la Chambre de Cassation de la Cour Suprême a rejeté le dit pourvoi.
« Les délais de huit jours francs pour notifier (convoquer) les prévenus détenus quant à la tenue d’une audience publique n’ont pas été respectés. Et cela prouve sans ambages que le procès sera précipité afin d’assouvir les,intérêts du pouvoir en place qui dicte et tire les ficelles dans ce fameux dossier. »
Nous a dit un avocat proche du dossier.
Et l’Etat (pouvoir en place) a décidé en enjoignant des ordres à la Cour Suprême de tout faire à ce que le procès se déroule durant trois jours quitte à clôturer l’affaire au premier degré. Également, cela prouve sans rechigner que le procès ne sera pas équitable. Exiger la tenue des audiences publiques durant trois jours dans une affaire pareille de plus 45 prévenus cités, relève de la malveillance. Ce sera un simulacre de procès ou une parodie judiciaire.
Et ce qui est derrière dans tout cela, c’est la dissuasion du pouvoir en place par rapport à la crise actuelle de l’insécurité des rebelles au Burundi et de ce fait, montrer une autre façade.
« Egalement, le pouvoir aimerait attirer la sympathie de la masse de l’ethnie hutu pour dire que le héros hutu de la démocratie Ndadaye sera vengé quitte à faire oublier la crise actuelle, la misère, les tueries à l’endroit des hutus du CNL. »
a conclu notre source.
Signalons que ce procès comme d’autres concernant les massacres de Bugendana, Buta, Kibimba et ailleurs étaient du ressort de la justice transitionnelle qui n’a jamais existé après la crise de 1993-2008 et l’Acord d’Arusha signé en 2000 a donné l’immunité provisoire à tous les criminels y compris les autorités actuels et avait suggéré la mise en place de la CVR qui devait faciliter ces genres de procès. La CVR qui est occupée par l’exhumation des corps sans vouloir connaître la vérité selon les observateurs, est loin d’être celle que préconisait la primeur de l’accord d’Arusha car toutes les parties ne sont pas représentées et le but est d’effacer les preuves des crimes commis par le pouvoir en place.