Le décès d’Édith Nizigiyimana, survenu le 1er janvier 2024 à la prison de Mpimba, a suscité des interrogations quant aux circonstances de sa mort. Selon les informations disponibles, Édith Nizigiyimana a été arrêtée pour défaut de paiement de sa dette dans un groupement SILC et détenue au cachot de Kinindo sur un mandat d’arrêt du Procureur de la République à Muha, Albert Bucumi.
Vendredi 29 décembre 2023, elle a comparu devant le Procureur Albert Bucumi et a reconnu sa dette de 16 millions de francs burundais (16 000 000F)Bu. Elle a invoqué sa situation sanitaire pour expliquer les retards de paiement.
Cependant, le Procureur Albert Bucumi a décidé de la détention préventive d’Édith Nizigiyimana, malgré l’intervention de son mari qui a payé 4,5 millions de francs burundais (4 500 000 FBu) et a donné sa voiture comme caution du reste des paiements. Le Procureur a maintenu sa décision de détention préventive, invoquant la crise d’asthme qui risquait d’emporter sa femme à la prison de Mpimba. Le mari d’Édith Nizigiyimana s’est porté volontaire pour être détenu à la place de sa femme, mais le Procureur Albert Bucumi est resté imperturbable et a transféré Édith Nizigiyimana à Mpimba. Après trois jours de détention, Édith Nizigiyimana a succombé à une crise d’asthme le 1er janvier 2024. Son corps se trouve actuellement à la morgue de l’hôpital militaire de Kamenge et sera inhumé le 10 janvier.
Selon Pacifique Nininahazwe, un défenseur des droits humains qui a bien suivi ce cas, deux importantes questions sont demandées au Ministre de la Justice Domine Banyankimbona: « 1. Jusqu’à quand allez-vous continuer à couvrir les procureurs qui n’ont aucun respect de la vie humaine ? 2. Quand allez-vous décider l’enquête systématique sur les décès des détenus ? » . Il est important de souligner que les défenseurs des droits humains jouent un rôle crucial dans la protection des droits fondamentaux des citoyens et dans la promotion de la justice et de l’égalité. Les questions soulevées par Pacifique Nininahazwe sont légitimes et méritent une réponse claire et précise de la part des autorités compétentes.
Le Procureur Albert Bucumi a décidé la détention préventive d’Édith Nizigiyimana pour une raison non justifiée, alors qu’il était informé de sa situation sanitaire.
Le décès tragique d’Édith Nizigiyimana soulève également des questions sur la détention préventive et la protection des droits des détenus. La détention préventive doit être utilisée avec prudence et uniquement lorsque cela est absolument nécessaire. Les raisons de la détention préventive doivent être clairement justifiées et la durée de la détention doit être limitée. Dans ce cas, il semble que la décision du Procureur Albert Bucumi n’était pas justifiée et a conduit à la mort tragique d’Édith Nizigiyimana.