#Ndondeza Claude Nduwarugira, jeune homme âgé de 28 ans, père d’une enfant d’une année et deux mois au moment de sa disparition le 11 janvier 2017.
Claude Nduwarugira n’avait pas connu les manifestations populaires de 2015 ni la répression qui a suivi. A la fin de 2016, il est rentré d’Afrique du Sud où il avait résidé pendant trois ans. Membre du FNL d’Agathon Rwasa, Claude exprimait librement ses opinions politiques et n’hésitait pas à critiquer vertement le régime Nkurunziza. Il s’activait particulièrement dans un groupe Whatsapp dénommé « Our Family » sans savoir que le groupe était infiltré d’agents du Service national de renseignement.
C’est dans ce groupe Whatsapp « Our Family » que Claude Nduwarugira a noué « une amitié » et mené de longs échanges « inbox » avec une femme qu’il n’avait jamais rencontrée. La dame est une informatrice du SNR et Claude ne le savait pas. Le 11 janvier 2017, Claude avait rendez-vous, au chef-lieu de Rumonge, avec son « amie » qu’il allait rencontrer pour la première fois, pour une excursion et des « discussions politiques » à Makamba. Claude a juste averti les siens qu’il allait à la rencontre avec son « amie ». Sur le lieu du rendez-vous, il a été enlevé par des personnes à bord d’une Jeep aux vitres teintées. Claude n’a jamais été retrouvé.
La Campagne Ndondeza a contacté cette « amie » de Claude Nduwarugira, cette dernière a déclaré que Claude était parti en rebellion à l’est de la RDC. De telles réponses sont souvent avancées par les autorités burundaises dans beaucoup d’autres dossiers de disparitions forcées. La dame n’a pas répondu à notre question de savoir pourquoi elle était la seule à détenir cette information. Sntretemps, sous la pression de la famille de la victime, la dame avait été arrêtée par la police judiciaire pour une enquête sur la disparition de Claude Nduwarugira. Mais, le même jour, l’ordre de libération de « l’amie » de Claude serait venue du procureur général de la république selon une source policière. L’enquête n’a plus continué.
Le rapport du Focode Asbl sur cette disparition prodigue des conseils à tous les usagers des groupes Whatsapp au Burundi. Ces groupes sont devenus un instrument énorme de mobilisation, d’information et de solidarité des citoyens. Mais, en même temps, de nombreux groupes sont infiltrés par des agents du renseignement qui rapportent régulièrement les propos des opposants. Parfois, ces agents se présentent comme des personnes qui semblent très engagées dans la résistance contre la dictature Nkurunziza et provoquent des débats chauds dans les groupes. Parfois, ce sont des personnes qui harcèlent les membres des groupes par des échanges « inbox » pour connaître la localisation des gens et beaucoup d’autres détails. dans certaines autres situations, ce sont aussi de prétendus pasteurs qui donnent de fausses prophéties afin de s’attirer la confiance de certains membres des groupes. Le FOCODE en appelle à la vigilance des citoyens: ne vous fiez pas à ces personnes que vous ne connaissez pas et qui s’intéressent trop à vous juste parce que vous partagez un groupe Whatsapp ! Beaucoup de disparus sont tombés dans ce piège, comme Claude Nduwarugira.
L’entiereté du rapport se trouve sur le lien : http://ndondeza.org/claude-nduwarugira/