FORSC BURUNDI (14 juillet 2019)
Le contexte socio-politique et économique se détériore du jour au lendemain au Burundi, pendant que le régime de Pierre Nkurunziza est simplement préoccupé par des élections qui lui permettraient de se maintenir au pouvoir. La fin justifie les moyens.
A l’approche de ces élections de 2020, les violences politiques s’amplifient dans le but d’anéantir tout mouvement
socio-politique qui viendrait le concurrencer. Conscient de son incapacité à satisfaire et convaincre le peuple burundais, compte tenu de l’expérience malheureuse des 14 ans au pouvoir, le régime du CNDD-FDD est plus que jamais déterminé à régner par la terreur, la violence et la manipulation. Ainsi des manifestations aux allures de manipulation politicienne sur fond de discours haineux et divisionnistes sont le lot quotidien des Burundais.
Le régime organise aussi des entrainements paramilitaires à l’endroit des jeunes Imbonerakure pris aujourd’hui comme un instrument privilégié et efficace pour combattre toute opposition politique. Ces derniers se sont constitués en une force au-dessus de la loi, de la police et de l’armée nationale et commettent impunément des violences politiques sur leurs collines en vue d’y faire régner la terreur, profitable au régime en place qui veut régner en maître absolu.
En mal de financements pour faire fonctionner l’Etat et la milice Imbonerakure, le pouvoir donne la latitude à cette dernière pour s’approvisionner et s’autofinancer librement et par tous les moyens. La population est ainsi la cible des rançonnements et des exigences financières incessantes de toutes sortes. Des Burundais qui tentent de nager contre-courant sont « corrigés », arrêtés, emprisonnés, torturés, tués et/ou portés disparus. L’école qui était dorénavant
considérée comme un milieu apolitique est devenue le terrain des manipulations politiques et des violences sexuelles utilisées comme une arme de répression contre les opposants politiques.
Face à la misère et la pauvreté, le laisser-aller et le désordre dans le pays, les maladies s’abattent sur le peuple burundais. Les épidémies de malaria et de choléra se succèdent pendant que le pouvoir tente de les dissimiler dans l’espoir de cacher le mal qui ronge son peuple qu’il est censé protéger.
Ce rapport de FORSC de juin 2019 dénonce d’autres faits de mauvaise gouvernance socio-politique et économique dont la répression contre le parti CNL du député Agathon Rwasa, la suspension de l’ONG locale PARCEM, la surveillance et le contrôle des églises qui marquent une nouvelle étape de détermination du pouvoir à réduire à néant l’espace civique burundais.