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Burundi : « Le procès de l’assassinat du Président Melchior Ndadaye, un outil de propagande électorale ».

La Section d’appel de la Chambre Judiciaire de la Cour Suprême du Burundi, a rendu l’arrêt avant dire droit du dossier de l’assassinat du Président Melchior Ndadaye ce vendredi le 06 mars 2020 et de ce fait, a décidé d’appeler le dossier au fond de l’affaire le 19 mars 2020 n’en déplaise la volonté émise par les prévenus détenus de faire un pourvoi en cassation.

Cette affaire judiciaire implique 20 présumés auteurs de cet assassinat: Col Gunungu Gabriel, Col Nahigombeye Anicet, Gen de Brigade Ndayisaba Céléstin alias Kibadashi et Col Niyonkuru Laurent sont tous détenus dans diverses prisons de l’intérieur du pays, un détenu libre, Col Mushwabure Ildéphonse ainsi que d’autres qui sont soit réfugiés (en Europe, aux USA, au Canada, aux divers pays de l’afrique) soit affectés dans des organismes internationaux à l’extérieur.

Les Avocats de la défense avaient interjeté appel pour ces exceptions;
1. La cour suprême n’a pas les prérogatives d’instruire le dossier selon l’accord de paix et de la réconciliation signé le 28/8/2000 à Arusha entre les parties en conflit dans la crise de 1993
2. La prescription de l’action publique
3. Demande de la libération provisoire des présumés auteurs ayant dépassé le délai prévu par la loi en matière de la détention provisoire.

Selon un des Avocats des prévenus libres, réfugiés, ce procès a été tout au début jusqu’à présent émaillé des irrégularités notoires et n’est que purement politique;

« Le pouvoir de Pierre Nkurunziza veut attirer la sympathie de la famille Ndadaye et convoiter l’électorat de la masse Hutu afin de montrer qu’il est parvenu à venger la mort du premier président hutu élu démocratiquement Melchior Ndadaye, assassiné après trois mois seulement de son investiture, ce que d’autres présidents hutu qui ont dirigé le Burundi n’ont pas pu accomplir.  Ce parti accuserait Rwasa Agathon, candidat aux présidentielles du 20 mai prochain au compte du CNL, qu’il avait formé des coalitions avec le parti UPRONA, un parti accusé par la CVR (Commission Vérité Réconciliation) qu’il a exterminé les hutu en 1972 et qui a pactisé avec Rwasa en 2015 via ADC Ikibiri. » a-t-il dit au journal Itara Burundi.

Cet éminent Avocat, renchérit en arguant que l’autre but du parti CNDD-FDD dans cette affaire, est de spolier les biens meubles et immeubles des tutsi accusés accusés  dans cette affaire et se trouvant actuellement en exil.

Il a enfin souligné un hiatus que regorge ce fameux procès du fait que parmi les dirigeants du pays issus du CNDD-FDD, nombreux sont ceux qui ont massacré les populations innocentes tutsi après l’assassinat de Ndadaye inter alia les élèves tutsi brulés vifs à Kibimba, les élèves tutsi et hutu modérés assassinés ignoblement à Buta, des déplacés tutsi massacrés à Bugendana, à Teza, des embuscades tendues sélectivement partout au pays mais aucun auteur de ces abominables crimes n’est en train d’être poursuivi en justice comme ces présumés auteurs de l’assassinat de Ndadaye.

Signalons que l’audience publique de ce procès quant au fond de cette affaire se tiendra le 19 mars 2020 malgré que les présumés auteurs comptent interjeter appel à la Chambre de Cassation de la Cour Suprême du Burundi et que cette dernière a toujours refusé que les présumés auteurs se trouvant en dehors du pays soient représentés par leurs Avocats.

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