Dans un récent rebondissement au sein de l’Assemblée Nationale du Burundi, une affaire de tablettes électroniques secoue Internet. Le 24 janvier 2024, le Président actuel de l’Assemblée Nationale, Hon. Gélase Daniel Ndabirabe, a ordonné à son prédécesseur, Hon. Pascal Nyabenda, par le biais d’une lettre, de remettre une tablette de marque chinoise qui aurait été utilisée pendant la législature 2015-2020.
Ce scandale survient dans un contexte de démissions en cascade au sein du personnel de l’Assemblée Nationale. Parmi ces démissions figure celle d’Appolinaire Ndayikeze, chargé de la communication et porte-parole, dont la demande aurait été refusée. Ces événements ont suscité des interrogations sur le leadership et la gestion au sein de cette deuxième institution politique du petit pays de la région des Grands Lacs africains.
Nombreux sont en droit de se demander sur le leadership et la capacité de cette deuxième personnalité politique à diriger efficacement l’institution législative et à maintenir des normes éthiques élevées, surtout quand il demande la remise d’une tablette totalement amorti à son prédécesseur 4 ans après la remise et reprise. Le manque de reddition de comptes et les querelles internes risquent d’éroder la confiance du public dans le système politique du Burundi et de compromettre la stabilité de la nation.
Il est impératif que des mesures soient prises pour restaurer la confiance du peuple burundais dans ses institutions et pour garantir une gouvernance transparente et responsable. Sinon, de tels scandales ne feront que renforcer les perceptions négatives sur la politique et l’administration publique, compromettant ainsi le développement et la démocratie au Burundi.
A noter que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, a connu une chute politique spectaculaire. Après avoir été écarté de la course à la présidence en 2020 au profit de l’actuel Président Évariste Ndayishimiye, il a été nommé à un poste honorifique de vice-président de la Banque de la République du Burundi, BRB, avant d’être démis de ses fonctions au bout de quelques mois. Aujourd’hui, il se retrouve sans emploi et sans influence, dans un paysage politique dominé par le CNDD-FDD, le parti qu’il a dirigé pendant quatre ans. Quel avenir lui reste-t-il ? Peut-il rebondir ou est-il définitivement écarté du jeu politique ?