Dans une lettre que le Gouverneur de Bujumbura, province située à l’ouest du Burundi, a adressé aux chefs des juridictions de sa province en date du 26 juillet 2021, les délibérations de certains dossiers judiciaires vont se faire au bureau de son conseiller juridique une fois le mois.
« C’est l’atteinte au principe de l’indépendance de chacun des trois pouvoirs (l’Exécutif, le Judiciaire et le Législatif), principe consacré par la constitution ».
a commenté un magistrat contacté par le journal Itara Burundi qui requiere l’anonymat après avoir lu la copie de la fameuse correspondance.
Pour l’expert en droit, Maître Gustave Niyonzima, le Président du CAVIB, il argue avoir été bouleversé par cette morose lettre et affirme avoir manqué de mot pour la qualifier :
« Cette triste lettre vient de confirmer la vacuité exhaustive de la séparation des pouvoirs au Burundi et la preuve tangible du manque d’indépendance de la magistrature au Burundi.
C’est clair et net que le pouvoir judiciaire est réputé à la solde du pouvoir exécutif en place au Burundi.
Ça dépasse l’entendement humain, on se croirait même dans un rêve. Comment ont-ils vraiment osé rédiger et rendre public une telle lettre administrative ?On en perd les mots. » a-t-il dit.
Pour le Gouverneur de Bujumbura Ir.Désiré Nsengiyumva, la délocalisation du Parquet et du Tribunal de Grande Instance au chef-lieu de la province est envisageable pour faciliter cette collaboration entre l’exécutif et le judiciaire.